CENI – Commission Electorale Nationale Indépendante du Burundi

Les parties prenantes ont procédé, mercredi 25 juin, à l’évaluation à mi-parcours des élections du 5 juin 2025. Cette activité qui a eu lieu à Gitega, Matergo Hôtel, a été rehaussée par son Excellence Monsieur le Président de la République Evariste Ndayishimiye.

Ils sont nombreux dans la salle de l’Hôtel, et en provenance de plusieurs horizons. Ce sont entre autres les partis politiques, indépendants, organisations de la société civile, confessions religieuses, les corps de défense et de sécurité, anciens Présidents de la République, l’Ombudsman burundais, différentes institutions républicaines, etc. Un seul point est à l’agenda : Evaluation à mi-parcours des élections du 5 juin 2025. Il s’agit en effet des élections législatives et communales qui ont été remportées par le parti Cndd-Fdd.

Après le mot d’accueil qui a été prononcé par le gouverneur provincial de Gitega, c’est le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui prend la parole pour présenter comment les élections du 5 juin 2025 ont été préparées et réalisées, les résultats qui en ont issus, ainsi que les leçons apprises d’elles.

Les élections du 5 juin 2025 ont été organisées par une équipe de sept Commissaires au niveau national, membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), appuyés au niveau des provinces par 52 membres des Commissions Electorales Provinciales Indépendantes (CEPI) et au niveau communal par 294 membres des Commissions Electorales Communales Indépendantes (CECI). Différents agents ont également été recrutés ponctuellement en vue du bon accomplissement de la mission. Ce sont notamment les agents recenseurs, les agents d’affichage, ceux de distribution des cartes d’électeurs, les membres des bureaux de vote, les agents de constitution des kits et d’empaquetage,  etc. Mandataires et Observateurs étaient bien présents le jour du vote, à différents Centres et Bureaux de vote. Plusieurs journalistes nationaux et internationaux ont également assuré la couverture médiatique de ces élections.

Entre autres leçons apprises par la CENI à travers le double scrutin du 5 juin, le Président de cette Commission déplore que certains candidats n’aient pas pu envoyer leurs mandataires. La plupart les ont envoyés dans de faibles proportions selon Prosper Ntahorwamiye. « Un seul parti politique a pu couvrir tous les Bureaux de vote », dit-il. Il s’agit du Cndd-Fdd qui a pu aligner les mandataires exigés, et pour les législatives, et pour les communales. Et d’ajouter encore : « Plusieurs candidats ont porté plaintes alors qu’ils n’avaient pas de mandataires. D’autres ont porté plaintes alors qu’ils n’avaient pas encore terminé la collecte des données ». Il y en a même à ce jour précis, toujours selon le numéro un de la CENI, qui cherchent encore des preuves alors qu’ils ont déjà porté plaintes.

Devant le Président de la République et différents partenaires électoraux, le Président de la CENI a émis certaines propositions tenant compte des leçons ci-haut citées. Pour lui, le pourcentage de 40% exigé pour les députés et 10% au niveau des conseils communaux pour les indépendants en vue de siéger est trop élevé. Il serait bon de permettre à un indépendant qui obtient des voix équivalentes à un siège dans sa circonscription de siéger. De plus, la répartition des sièges du Conseil communal tenant compte de la représentation de chaque zone est difficilement applicable, du moment qu’il n’y a pas d’élections zonales. La CENI propose, soit de supprimer cette disposition, soit d’introduire des élections au niveau de la zone.

La loi portant nouvelle délimitation territoriale n’a pas non plus laissé indifférente la Commission Electorale Nationale Indépendante. Dans ses dispositions transitoires, cette loi n’a pas prévu selon encore les dires du Président de la CENI, la gestion de la transition entre l’ancienne et la nouvelle commune. « Il faudrait prendre des mesures administratives pour gérer cette période », soutient-il.

Maints avis et considérations portant essentiellement sur les félicitations au parti gagnant, à la Commission électorale, voire des interrogations aussi, ont été émis par les participants et reçu des appréciations et réponses satisfaisantes de la part du Président de la CENI.

Au Président de la République de prendre la parole à son tour. « Ceci est en quelque sorte une séance de moralisation », dit-il. Ainsi, pour ceux qui croient encore que les élections du 5 juin ont été truquées, il accepte de mener des enquêtes, mais émet une condition : « Gare à celui qui aurait menti ». Le numéro un burundais dénonce qu’il y en a qui font des élections une sorte de business, à travers un désir vif d’être nommé. Son Excellence Evariste Ndayishimiye démontrera plutôt que les élections se sont bien déroulées, dans la transparence et la tranquillité des votants. Il prend à témoins les conclusions de divers observateurs, nationaux et internationaux. Pour lui encore, le parti Cndd-Fdd a remporté les élections à travers ses programmes. Il tient à préciser que les listes qui ont été proposées par ce parti au pouvoir émanent des congrès qui ont débuté au niveau des zones, puis des communes pour trouver des candidats conseillers communaux, avant d’aller au niveau provincial pour trouver les candidats députés. En fin de compte, il dira que le peuple s’est exprimé par voie des urnes, et a fait son choix qu’il faut respecter. « La démocratie, renchérit-il, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », d’où selon lui, il ne faut pas prétendre tenter de contredire le peuple. Ceci ressortira aussi des dires des anciens Présidents Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye qui ont eu l’occasion de s’exprimer à travers ces mots : Pour le bien du pays et en démocratie, il faut laisser le peuple parler. Les élus de leur côté ont une chose à faire, c’est de mettre en pratique ce que le peuple a exprimé.